L’adaptation au climat consiste à relever les défis météorologiques qui se présentent et à développer des stratégies créant de nouvelles opportunités. C’est dans cette optique que la rétention des eaux pluviales ne peut plus seulement être considérée comme une solution purement technique pour éviter la surcharge des canalisations, mais elle doit également contribuer à la construction de quartiers résilients. La présence d’infrastructures « bleues » et « vertes » présente des avantages sociaux, sanitaires et économiques, en surplus de ceux liés à la prévention de dommages importants dus aux inondations. Contrairement à son caractère souvent destructeur, l’eau relève une importance fondamentale pour la biodiversité, le climat et surtout pour la protection contre les inondations elles-mêmes.

En ce qui concerne la gestion des eaux urbaines, il existe aujourd’hui de nouveaux concepts innovateurs, tel que celui de la « ville éponge ». Ce dernier repose sur le principe de la définition d’une stratégie globale permettant des synergies durables en vue d’un aménagement urbain multifonctionnel qui répond à la fois aux attentes des citoyens et aux exigences de la lutte contre le changement climatique. L’objectif consiste ainsi à mettre en place une gestion des eaux pluviales qui, d’une part, crée l’espace de rétention nécessaire en cas de pluies subites et, d’autre part, garantit un réservoir d’eau pour les périodes de sécheresse afin de rafraîchir le climat urbain. La particularité du concept de la « ville-éponge » est de rendre le sol urbain de nouveau perméable. Pour y parvenir, il s’agit de recréer des espaces naturels par la dés-imperméabilisation et d’autres mesures, telle que la végétalisation des toits, qui ont jusqu’à présent souvent été négligées en raison de la forte pression urbaine.

Le concept de la « ville éponge » a été pris en compte dans le cadre du nouveau concept urbanistique de la Nordstad. Ce territoire est en effet caractérisé par la présence des rivières de la Wark, de la Sûre et de l’Alzette engendrant une situation topographique spécifique. L’axe central situé entre Ettelbruck et Diekirch, et destiné à être urbanisé, se situe, tout comme d’autres parties de la Nordstad, en zone inondable. Cette région est ainsi particulièrement marquée par des phénomènes de pluies subites et d’inondations entraînent des conséquences non négligeables et qui doivent être prises compte pour le développement urbain de ce pôle de développement. Les principes de la « ville éponge » ont donc été pris en compte dans le cadre du nouveau plan directeur ZAN2035+ afin de combiner au mieux gestion des eaux et développement urbain.

La zone verte interurbaine (ZVI) est un espace à caractère rural situé entre les agglomérations de la Ville de Luxembourg et de la Région Sud. Grignoté par l’étalement urbain des deux agglomérations, le paysage est également marqué par une importante rurbanisation.

Ce territoire initialement agricole intègre aujourd’hui d’importants sites de production artisanale, agricole mais aussi tertiaire, ainsi que des hauts lieux de consommation et de commerce, le tout équipé d’un dense réseau d’infrastructures. Ainsi, cet espace paysager, bassin de recréation pour les uns, de ressource productive pour les autres, représente un territoire vital pour les agglomérations en vue des défis du changement climatique.

La ZVI est un espace clé à potentiel multiple dans le sens où elle contribue grandement à la production d’air frais, constitue un espace de récréation pour la population urbaine et peut potentiellement devenir le potager des espaces urbains limitrophes. L’ensemble de ces caractéristiques s’alignent avec les concepts développés dans le cadre des travaux de la consultation internationale.